lundi 19 mai 2014

Du chômage au partage du travail...et aux loisirs !



Du chômage au partage du travail... 
et aux loisirs !
                                                                      par Ernest Barreau
Ernest Barreau, l'accordéoniste anticapitaliste
[Engagé dans la résistance armée au nazisme, Ernest découvre en 1942 la cause première de la deuxième guerre mondiale, en lisant dans  la Grande Relève….des hommes par les machines, les  thèses de Jacques Duboin.(1)
Depuis 1929, l’abondance technologique apparaissait au grand jour. L’annonce d’une prospérité pour tous par l’accumulation sans précédent de productions "fait-machine", constituait une menace sans précédent pour le capitalisme. Un formidable espoir pour l’humanité, le désespoir pour les prédateurs. Les grands prédactionnaires allemands, anglais, français, américains, sont déterminés, seule une guerre pourra sauver cette  unique source de profits qu’est le travail vivant.
Le plus cyniquement du monde, les Alliés et leurs ennemis, se décidaient d’appliquer  le concept de destruction… créatrice d’emplois.
Ainsi, la disparition accélérée du  parc technologique européen pour cause de conflit mondial, allait créer un état de nécessité remobilisant d’immenses quantités de travail humain. Un travail vivant, source de formidables profits pour une poignée de privilégiés.
Depuis cet été 42, Ernest ne cesse d’œuvrer à faire connaître cette vérité historique au plus grand nombre. Appartenant à une longue lignée de maçons, autodidacte impénitent, animé d’une curiosité  insatiable, cet  homme de terrain est  de tous les combats pour le bien commun. On  le retrouvera tout naturellement aux avant-postes, dans la lutte contre la centrale du Pellerin, son terroir d'élection.
Des années de réunion, des années à déjouer l’action des forces de l’ordre capitalistes, des années de pédagogie dans l’action. Une fresque grandeur nature d’éducation populaire, conjuguant la lutte contre la centrale, avec le nécessaire dépassement du profit. 
Avec ses compagnons de Libérons La Monnaie, ne cessant d'écrire, d'interpeller et d'expliquer, Ernest continue d’œuvrer  pour la mutualisation de l’héritage technologique et culturel accumulé par les générations passées.]
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Déjouant stratégies, statistiques, et remèdes inutiles, la courbe du chômage, vecteur de crise, ne cesse de grimper !
Tout effet étant lié à une cause, que faire ? Non seulement édulcorer les effets mais en  éradiquer la cause !  En premier lieu : mettre les pendules à l'heure de la révolution technologique. Révolution dont les conséquences économico-sociales devraient sonner le glas de l'économie de marché fondée sur le profit au mépris de la vie.
Quelle omerta sur le sujet !
Si ces explications rationnelles sont jugées erronées, encore faudrait-il en faire la démonstration (cqfd)….
Depuis des décennies, les «distributistes», inécoutés, ne cessent de démontrer, que de l'ère de la rareté, la dite révolution catapulte le monde, à l'ère de l'abondance sans gaspillage (les faits corroborant clairement, les thèses du concept économique proposé).
L'abondance ne se vend pas, elle se distribue, ce qui implique un changement de structures économiques à son échelle, et non des réformes bancales inefficaces!
Sans précédent dans l'histoire du long et pénible cheminement de l'humanité, cette révolution permet d'énoncer le théorème suivant « le chômage croît en même temps que la productivité, tandis que la production augmente », n'est ce pas clair?
Suite à ces explications, en retard de deux révolutions, imbus de théories obsolètes, de solutions datant d'un passé révolu, économistes distingués, experts ès-matières, défenseurs de l'économie marchande, ne cessent de tourner autour du pot, pendant que le mal poursuit ses ravages antisociaux, inhumains, et dévastateurs : pollutions, massacre de l'environnement, changement climatique, disparition des espaces vitaux…
Au lieu de s'acharner (sans succès) à injecter une piqûre de rappel à un système économique moribond, condamnable et condamné par les faits, sans tenir compte des conséquences heureuses découlant du théorème énoncé ci-dessus, il serait aussi urgent que judicieux de mettre les pendules à l'heure de cette fantastique et fulgurante révolution! That is the question !
Si les mathématiques sont considérées comme sciences exactes, l'économie n'en possède pas les attributs, les fluctuations de ses composantes l'en empêchant. D'autant plus que, s'étant doté d'une monnaie spéculative, volatile, elle se trouve totalement dépassée du monde réel, enfermant celui-ci dans un labyrinthe infernal !
Corollaire du théorème énoncé
En logique mathématique et sociale, puisque la machine de plus en plus automatisée, remplace l'homme dans de plus en plus de domaines, le bon sens et la raison consistent à admettre que « l'homme doit vivre du produit de la machine » : non par des impôts sur les robots, mais en créant une monnaie intérieure basée sur un volume de production socialement utile, en fonction des besoins de tout un chacun.
Nominative, inaliénable et consomptible, distribuée sous forme de «revenu social d'existence », cette monnaie dissociée de l'emploi, répond aux composantes ainsi qu'à la finalité économiquement sociale de la révolution technologique.
Il appartient à la nation de créer cette monnaie intérieure de consommation : monnaie répondant à la formation du revenu social sus-décrit. Pour passer du chômage à l'ère du partage du travail et des loisirs. 
Première analyse
En économie de marché (vente avec profit) une usine emploie 1000 ouvriers effectuant chacun 10 heures par jour. Au nom de la rentabilité financière (alias profit) avec retour sur investissement, face à une concurrence acharnée, l'usine se trouve contrainte, sous peine de faire faillite, d’augmenter sa productivité pour remplacer 500 ouvriers qu'elle licencie. Ils iront rejoindre une masse croissante de chômeurs, de rejetés (non rentables pour la société fricalisée), tandis que les 500 autres ouvriers feront toujours 10 heures par jour.
Deuxième analyse
En économie distributive (économie alignée sur les besoins respectant le bien commun), pour une augmentation identique de la  productivité, la même usine réalisera le même volume de production, sans licenciement aucun : le temps de travail sera divisé par deux, chaque travailleur ne fera plus que 5 heures par jour !
Il sera ainsi possible de mettre davantage de gens dans les secteurs qui en ont tant besoin (éducation, santé, vieillesse…), de la sorte,  tous les citoyens profiteront des bienfaits du progrès technique en travaillant moins pour pouvoir se reposer et participer aux loisirs culturellement enrichissants...une sorte de victoire de l'être sur l'avoir !
A ce stade d'explication, basée sur une production de biens socialement utiles, le revenu social d'existence, apparaît comme une évidence mathématique, économiquement et socialement libératrice ! Rappelant que, préfiguré, ce revenu est inscrit dans la « Charte universelle des Nations-Unies ».
Dissocié de l'arnaque financière internationale il appartient à la Nation de créer cette monnaie intérieure de consommation, répondant à l'alimentation du revenu social sus-décrit.
La sauvegarde de la nature, de l'écosystème (dont toute vie est tributaire), de fabrications et de matériels socialement utiles et durables, n'est réalisable que si il y a la maîtrise d'une création monétaire à finalité sociale mettant à bas la loi d'airain.
On ne peut vouloir une chose et son contraire ! Les contradictions insurmontables de l'économie de marché l'y en empêchent!
Résumé et conclusion
La révolution technologique  numérique cesse d'être concurrente au salariat : la machine devient sa servante (vérification du théorème énoncé en début d'explications).
Dissocié de l'emploi, le revenu social d'existence permet à l'être humain de vivre du produit de la machine ! Non sacrifié sur l'autel du profit financier (ex-veau d'or), le respect, la sauvegarde,  l'entretien de la nature et de son écosystème fragile, deviennent possibles .
Avec ses caractéristiques socialisantes et éthiques, relevant du domaine public, la création d'une monnaie intérieure de consommation, rend possible un véritable changement de système économique ! C'est ainsi que peut s'entrevoir l'éradication du chômage-malédiction.
Assurant la garantie du lendemain, le revenu social d'existence supprime la honteuse et criminelle «misère dans l'abondance », ainsi que le cortège de désordres et violences secouant le monde ! L'ère des loisirs entre par la porte basse du chômage ! Peut-on s'en plaindre ? A l'ère où l'information circule à la vitesse de la lumière qui pourra dire à ses petits enfants qu'il ne savait pas ?

Ernest Barreau,
le 30/04/2014
26, rue du Clos grillé
 44 640 Le Pellerin

vendredi 9 mai 2014

Haïti, une île appauvrie, un délit d’enrichis



Haïti l’héritière
un projet d’éducation populaire
écoles, collèges, lycées, quartiers, grandes écoles, universités,
prisons, comités d’entreprise…

500 ans de servitude
1492-2014

Haïti fouettée, Haïti endettée
Haïti déshéritée



Haïti,
une île appauvrie,
un délit d’enrichis




L’héritage technologique construit sur les profits
de la traite, de  l’esclavage et de la dette
les descendants d’esclaves en sont les héritiers à vie


 Commémoration du 10 Mai 2014

Au-delà de la Servitude           La Fabrique des Gestes
 Libérons La Monnaie



Haïti fouettée, Haïti endettée…Haïti déshéritée
De 1660 à 1970, les Noirs n’ont travaillé qu’à l’enrichissement de la France. Ils n’ont rien pu léguer à leurs descendants en terme d’équipements. Aucun huissier pour témoigner à la face du monde, de ces milliards d’heures de travail gratuit effectuées sous le fouet, puis sous la dette.
A Haïti, les déportés africains n’avaient aucun droit, ni d’exercer le travail de leur choix, ni d’éduquer leurs enfants comme il se doit, ni de construire des écoles, des hôpitaux, pour le bien commun. Et quand ils étaient surpris en train d’apprendre à lire ou à écrire, ils étaient fouettés, torturés…
1804, Haïti proclame son indépendance, les soldats de Napoléon ont été vaincus par une armée d’esclaves révoltés. Mais en 1824, pour éviter un débarquement, français qui les aurait à nouveau réduits à l’esclavage, ils paieront une dette de 240 millions de francs or (les intérêts cumulés avec le temps multipliant la somme initiale à payer par trois environ), l’équivalent de 50 milliards d’euros, pendant 146 ans, c'est-à-dire jusqu’en 1970…Une dette pour dédommager la France des Droits de l’Homme, de la perte de ses esclaves !!!
Qu’on travaille 15 heures par jour sous le fouet ou sous l’endettement, comment avoir le temps de s’occuper de ses enfants? Comment avoir le temps de travailler pour l’intérêt général ? Longtemps, Haïti fut considérée comme la perle des Antilles, le plus grand producteur de sucre au monde : pas moins du tiers du commerce extérieur de la France.
Ces milliards d’heures de travail transformées en richesses marchandes volées aux esclaves et à leurs descendants, ont fait de la France d’aujourd’hui un pays de très haut niveau technologique. Ces formidables économies de temps servirent et servent encore, par réaction en chaîne, à construire des routes, des ponts, des écoles, des usines, des hôpitaux, des labos de recherche…à inventer des technologies qui suintent encore du sang et des pleurs de ces déshérités de la Terre...

Haïti appauvri, 500 ans d’héritage confisqué
Après le tremblement de terre de 2010, 250 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 millions de sans-abri. Avec des constructions antisismiques, la situation aurait été radicalement différente. Le choléra a tué 8190 Haïtiens. Il aurait fallu deux jours de réhydratation pour éviter ce drame. Une pénurie d’eau ? Impossible, l’île est abondamment arrosée par la pluie. Seulement une pénurie de tuyaux, une pénurie de réservoirs. Une grande partie de la population vit dans des bidonvilles avec tout juste de quoi calmer la faim qui tenaille, le smic  haïtien est à 42 euros pour des journées de 11 à 15 heures, la moitié des Haïtiens n’a pas l’eau potable.
Cette pénurie endémique, c’est des siècles d’héritage détourné et confisqué. Les Haïtiens ne travailleraient pas suffisamment ? La vérité est que depuis 500 ans, ils ne cessent de travailler pour l’enrichissement des pays du Nord. Chaque heure travaillée pour le profit est une heure perdue pour le bien commun. Quant aux non rentables, ils sont considérés comme jetables.
Pauvreté  naturelle ? Non ! Appauvrissement délibéré ? Oui !
Rien qu’un immense détournement du temps productif du travail des Haïtiens vers des intérêts particuliers. Des lois commerciales imposées à un état haïtien quasi inexistant, par des grandes puissances fortes de l’arme atomique. Des tarifs douaniers si bas qu’en 1980, quantité de paysans ont fait faillite de par l’importation massive de produits alimentaires venus de l’extérieur. Des entreprises étrangères qui ne paient quasiment pas d’impôts, ajoutés à cela les salaires les plus bas de toutes les Amériques, on comprend mieux ce mécanisme impitoyable de l’appauvrissement généralisé pour l’enrichissement.
Des produits de consommation dont les prix sont artificiellement gonflés d’intérêts bancaires et de licences sur brevets d’invention : la seule et unique fonction de ces taxes est de réduire d’autant le pouvoir d’achat au profit des actionnaires. Les ONG ? L’aide internationale ? Des gouttes d’eau dans un pays sciemment appauvri de l’extérieur avec la collaboration active d’une poignée d’Haïtiens corrompus. C’est l’indépendance dans la dépendance.

Que la France transmette au peuple haïtien l’héritage qui lui revient
Si les déportés noirs et leurs descendants avaient eux-mêmes gérés les plantations de sucre, de coton, de café, et d’indigo, les Haïtiens d’aujourd’hui jouiraient d’un réseau d’eau courante, d’électricité, d’écoles, d’hôpitaux, de fermes, d’enseignants, de médecins et d’ingénieurs…qui ferait de leur pays l’un des plus prospères de la planète.
Tout ce que les Haïtiens devraient avoir aujourd’hui de par les fruits volés du travail de leurs ancêtres, la France se doit de leur en faire bénéficier. A la tribune des Nations Unies, la voix de la France doit proclamer la sécurité pleine et entière pour la résurrection de ce peuple martyrisé. Par  l’héritage reconnu, Haïti passerait de la pauvreté à la prospérité.


La souveraineté monétaire garantit la souveraineté alimentaire
Une souveraineté monétaire qu’ont eu des milliers d’années, quantité de sociétés africaines et amérindiennes, avec l’usage de monnaies qui faisaient que ceux qui les créaient et les contrôlaient, ne s’en servaient pas pour s’enrichir aux dépens d’autrui. Des monnaies de paix, des monnaies qui rapprochaient les hommes, des monnaies qui facilitaient la circulation des biens et des idées, tout simplement des monnaies sans intérêts privés, au service du bien commun.
Les inventions, les richesses culturelles, circulaient sans droits d’auteur, sans licences, sans brevets, libérées de tout péage, de toutes taxes. L’inventeur ne s’enrichissait pas aux dépens du laboureur. On avançait ensemble, en imitant les bricoleurs de toute sorte. C’est ainsi que l’humanité a progressé ignorant, des millions d’années durant, les concepts de profit et de propriété privée des moyens de production. Sans cette libre circulation du savoir, les progrès technologiques auraient été particulièrement freinés, le  moulin à eau nous serait peut-être encore inconnu :
La servitude porte atteinte à la recherche en réduisant le nombre de chercheurs potentiels.
            Le  concept de profit est apparu, il n'y a seulement 5000 ans, avec ce qu’on ose encore appelée les grandes civilisations. Des grandes civilisations qui ont inauguré l’ère des grandes prédations en inventant l’esclavage, inconnu des sociétés solidaires.

Pour Haïti, une morale sociale  fondée sur une monnaie d’intérêt général
Mais l’héritage retrouvé ne pourra réellement transformer Haïti que si l’économie haïtienne se dote d’une morale sociale  fondée sur une monnaie d’intérêt général. La monnaie, c’est le sang du corps social, selon qu’elle est ou non contaminée par des intérêts toxiques, elle véhicule la dignité ou la cupidité.
Une monnaie qui interdise la case chômage. Ce temps libéré dans la production industrielle étant systématiquement déversé dans les services d’intérêt général et dans les loisirs. Une monnaie alignée sur des quantités de biens de consommation équitablement distribués par un revenu d’existence, et non plus une monnaie alignée sur le travail humain, quand on sait qu’avec le progrès, un nombre décroissant de gens suffit à produire tous les biens matériels nécessaires aux populations.
      Si la France n’assure pas une telle sécurité monétaire, demain, après-demain, quelque soit la qualité et l’étendue des transferts de technologies au nom de l’héritage confisqué, sous les coups redoublés d’attaques boursières et monétaires, provenant des grandes places financières du Nord, Haïti, ne sera plus en mesure d’assurer les revenus de la population. Empruntant au FMI, pour payer les dettes, Haïti sera forcé de  privatiser les fruits de l’héritage et tout redeviendra comme avant.

L’Allemagne a payé des dommages de la guerre à la France… de 1919 à 2009
Justifiant son refus de réparer les conséquences du crime envers Haïti, la France d’aujourd’hui, par la voix de son président affirme :
«Une réparation est impossible. On ne peut pas effacer l’histoire».
Bien sûr qu’on ne peut, ni ne doit effacer l’histoire, mais n’est-ce pas l’effacer que de taire aux écoliers la  dette infâme ? Une dette  pour indemniser la France de la perte de ses esclaves !!!
Un principe à géométrie variable, quand on sait que la France a exigé le paiement d’une dette de 150 millions de marks or, conséquemment aux destructions de la guerre de 14-18. Quel responsable politique s’est élevé contre cet « effacement de l’histoire » forçant le peuple allemand à travailler de génération en génération, sous des régimes différents, mais dans la continuité de la responsabilité de l’Etat, de 1919 à 2009…pendant 98 ans !
Pourquoi le recours au passé est-il recevable en Europe, et pourquoi il ne l’est plus sous les Tropiques ? Cette France qui a mené pendant presque 300 ans, une guerre impitoyable, une guerre visant à  détruire l’humanité des déportés africains, une guerre de chaque jour dans l’enfer des plantations concentrationnaires.
Pourquoi ce qui a été exigé de l’Allemagne après la guerre de 14-18, n’a pas été respecté par la France ?

Le poids de la dette, le choc de la traite
Quelque soit le montant des réparations et  l’investissement humain pour réparer les conséquences d’un crime, rien ne sera acquis sur le long terme tant que l’humanité subira le système qui s’est construit et développé par l’extension du salariat depuis moins de mille ans. Sans les taux d’intérêts bancaires qui commençaient d’endetter inexorablement, paysans et artisans, plus généralement tous les petits producteurs européens qui se croyaient indépendants avec le recul de la féodalité, sans tous ces gens endettés, expropriés, dépossédés, aucun armateur n’aurait pu embaucher un seul travailleur salarié comme matelot sur un bateau négrier.
Sans intérêts bancaires, pas de salariés, pas de traite négrière, pas de Noirs déportés  à Haïti.
Au nom du droit imprescriptible du peuple haïtien à vivre dans la dignité retrouvée, le mode de distribution des richesses doit changer. Aujourd’hui c’est par des prélèvements arbitraires qu’il se fait, prélèvements décidés d’en haut. La quasi-totalité de ces prélèvements sont effectués sur les richesses produites par la masse des salariés de base les moins payés.

Des richesses aspirées de bas en haut
En France, par exemple, un smicard n’a comme pouvoir d’achat réel qu’environ 10% de ces heures travaillées, les richesses produites sur 90% de son temps de travail, sont pompées de bas en haut vers ceux qui décident des prélèvements (taux d’intérêts bancaires générant dettes publiques et privées, taxes, licences sur inventions…).
Ces richesses sont ensuite réparties par les décideurs en fonction de la place de chacun dans la hiérarchie sociale, les grands actionnaires recevant la plus grande part du gâteau. Au Sud, à Haïti ou au Bengladesh, le smicard a un pouvoir d’achat de moins de 0,5% des heures travaillées, sa vie vaut 20 fois moins que celle d’un smicard français à 1100 €.
Depuis des siècles, l’endettement bancaire des entreprises est un pousse au crime contre l’humanité, plus on attend pour la payer, plus elle augmente avec le temps qui passe. D’où la pression exercée par les planteurs ou par les conseils d’administration, sur les conditions de travail des esclaves ou sur celui des salariés.
Soumis au fouet ou au contrat de travail, plus on travaille vite et plus on enrichit ceux qui vous emploient.

Pour une éducation populaire révélant le mécanisme  de l’enrichissement par l’appauvrissement
On l’aura compris, la dette bancaire et les prélèvements qu’elle génère en aval, est le moteur principal du  mécanisme de l’enrichissement par l’appauvrissement. On ne paie jamais une taxe pour rembourser un soi-disant dû, on paie une taxe pour enrichir le taxeur !
 L’ignorance entretenue sur ce mécanisme fait que cela fonctionne. Seule la connaissance élargie de cette mécanique implacable peut enclencher un processus de dépassement du  système en cause.
De vraies réparations ne se conçoivent que dans le cadre plus global de la  remise en question du  système qui en est responsable. Le processus de réparation doit inclure la clause suivante :
un bien immatériel se transmettant sans échange ni partage, l’héritage indivisible des technologies accumulées par nos ancêtres sera classé patrimoine de l’humanité pour en garantir le libre accès dans le respect des êtres humains et de l’environnement.
Un savoir, un savoir-faire une invention, un procédé de fabrication, une recette, une formule, un théorème… relèvent de l’immatériel, rien ne justifie un droit de péage, une licence,  quant à son utilisation, chacun pouvant l’utiliser sans en priver quiconque.
 Des réparations pour vivre une société où des banquiers citoyens feraient circuler une monnaie grâce à laquelle le patrimoine technologique ne serait plus au service d’une poignée de privilégiés mais servirait le bien commun dans l’intérêt général reconnu.
Mais n’oublions jamais, que ce soit des achats effectués par une famille ou ceux effectués avec des milliards obtenus en réparations de crime contre l’humanité, moins de 30 % des dépenses correspond aux marchandises réellement achetées. Que ce soit pour un caddy rempli de nourriture ou pour une  usine de traitement des eaux, 70% de la somme dépensée reviendra aux  banquiers et autres actionnaires: environ 40% de dettes bancaires entreprises, les 30 % restant se partageant entre licences sur les brevets et tva, une tva qui,  par des chemins détournés, reviendra aux mêmes privilégiés.

Tout processus de réparation sous forme monétaire pour crime contre l’humanité, devra se faire à la condition que l’utilisation de la somme versée se fasse hors de toutes taxes bancaires, étant donné le rôle joué par le système bancaire dans le commerce de la traite négrière.
Toute réparation, la plus minime qui soit, se doit d’indiquer le chemin vers un monde solidaire.
Un vaste programme international d’éducation populaire au mécanisme  de l’enrichissement par l’appauvrissement, devra faire valoir le principe de la libre circulation des inventions et procédés.
Et ce, pour en finir avec le détournement de l’activité d’autrui à des fins contraires à l’intérêt général.




Programme


Ce projet s’inscrit dans la continuité de celui de l’année 2013, « Du commerce négrier pour le luxe des banquiers, vers un monde solidaire avec Aimé Césaire ».
 L’action  a débuté par la mise en œuvre de la promotion de la pièce "Aimé Césaire, parole désenchaînée", auprès des programmateurs et des enseignants de lycée et d’université, avec l’élaboration de deux montages vidéo (pièce entière et version courte) ainsi qu'un book photo.

1-Animations dans les écoles, les collèges et les lycées.
-un diaporama, Haïti, une île, un délit, sous tendu par le concept de l’échange inégal qui n’est qu’accaparement.
La dépense, c’est ce que l’on perd, et non ce que l’on conserve.
Qu’est-ce qui diffèrencie, partage, échange et transmission ?
Quand on partage un gâteau, on n’échange rien, quand on transmet un savoir, un procédé, une recette, un théorème, on ne partage pas, on n’échange pas… on transmet.
Une même connaissance peut être utilisée par un nombre illimité de personnes, sans qu’aucun n’en soit privé, pour tout objet matériel, c’est impossible. Ce constat est aussi important pour comprendre le système économique en vigueur que l’héliocentrisme pour la compréhension de l’univers.
-un débat, entre autre questionnement : pourquoi les descendants d’esclaves n’ont-ils pas le droit d’utiliser librement les inventions et les technologies inventées en France ? Comment peut-on oublier les profits pris, pendant des siècles, sur le travail des Africains déportés ? Ces profits ont permis de construire quantité d’écoles et d’usines en France. C’est ainsi que de nombreux  ingénieurs ont pu faire des découvertes.
Un exemple, 8190  Haïtiens sont morts du choléra par pénurie d’eau potable. A Haïti, la moitié de la population n’a pas l’eau au robinet….Il manque tout simplement de réservoirs pour recueillir l’eau de pluie qui tombe pourtant en abondance !!!
-une séquence de théâtre-forum mettant en scène les conséquences au quotidien du détournement du temps d’intérêt général vers des intérêts particuliers.
  L’animateur créera les conditions d'une expérimentation collective sur la coopération et la solidarité entre les participants. Chacun pourra ainsi expérimenter le principe de responsabilité et donc, les limites de l’intérêt privé face à l’intérêt général.

2-Un livre-objet sur Haïti
Il a été élaboré avec des enfants du centre de loisirs du Grand Carcouet à Nantes. Il s’ajoutera au livre en bois, Voyage au-delà de la Servitude, réalisé en 2013 avec des enfants du centre de loisirs du Breil à Nantes. Ces livres circulent  au sein de diverses structures et notamment les établissements scolaires.
Chaque année, ces livre-objets sont conçus autour de la thématique de la servitude et déclinés selon l’entrée choisie.

3-Village associatif du 10 Mai
 Présentation des livres-objet et conférence-débat sur le thème: Haïti appauvri, un délit d’enrichis... libre accès aux technologies pour Haïti  

 4-Autres animations
-Maisons de quartier de Nantes
-Restaurant social de la ville de Nantes,
-Unis-Cité.

L’écrit théâtral de Césaire, « la tragédie du roi Christophe », sera abordé sous forme de lectures, suivies d’un débat dans le cadre de rencontres avec un public adulte. L’histoire se situe après la révolution haïtienne et met en scène un homme, Henri Christophe qui, dans la dérive d’un pouvoir autocratique, replonge son peuple dans la servitude. Cette pièce donne à voir un pays stigmatisé par son passé colonial.


Ce travail s’inscrit dans la continuité des projets
mis en œuvre depuis la commémoration du 10 Mai 2008


2008 : Pour l’écriture d’une authentique déclaration des droits de l’homme

2009 : De l’esclavage au salariat, du marché aux esclaves au marché du travail (exposition)
2010 : La résistance noire à l’esclavage, ces noirs qui ont fait l’histoire
2011 : De L'esclavage à l'éducation au racisme, le racisme ce n’est pas naturel, ça s’apprend
2012 : Rentabilité, racisme et discrimination
2013 : Aimé Césaire, le centenaire, du commerce négrier pour le luxe des banquiers, vers un monde solidaire avec Aimé Césaire


Bibliographie

1-Aimé Césaire:
-Discours sur le colonialisme
-Une saison au Congo
-La tragédie du roi Christophe
2-Jacques Duboin:
-La Grande Relève des hommes par la machine
3-Thorstein Veblen
-Théorie de la classe de loisir  
4-Chris Harman :
Une histoire populaire de l’humanité
5-Frank Etienne :
H’Eros-chimères
6-Naomie Klein, journaliste :
-La Stratégie du choc, la montée d'un capitalisme du désastre
7-Olivier Le Cour Grandmaison, professeur de sciences politiques et de philosophie politique à l’Université d'Evry-Val-d'Essonne
-Coloniser, exterminer : Sur la guerre et l’État colonial
-La République impériale: politique et racisme d'Etat
-De l'indigénat.Anatomie d'un "monstre" juridique: le droit colonial en Algérie et dans l'empire français
8-Yann Moulier-Boutang, professeur de sciences économiques à l’université de Compiègne et International adjunct professor au centre Fernand Braudel de l’université de Binghamton-New-York :
-De l’esclavage au salariat, économie historique du salariat bridé
9-Caroline Oudin-Bastide, professeur de sciences économiques et sociales membre associé au Centre de recherche sur les pouvoirs locaux dans la Caraïbe :
-Travail, capitalisme et société esclavagiste, Guadeloupe, Martinique (XVIIe – XIXe siècle)
10-Rosa Amelia Plumelle-Uribe, avocate et historienne
-La férocité blanche, des non-Blancs aux non-Aryens, génocides occultés de 1492 à nos jours
11-Louis Sala-Molins, a été professeur de philosophie politique à la Sorbonne et à Toulouse
-Le Code noir ou Le calvaire de Canaan
-Les misères des Lumières, sous la raison, l'outrage
12-Françoise Vergès, Professeur au Center for Cultural Studies, Goldsmiths College, Université de Londres, Présidente du Comité pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage.
-La mémoire enchaînée: Questions sur l'esclavage


Les associations partenaires du projet

Au-delà de la Servitude
Annie Mothes, au.dela.servitude@gmail.com 02 40 89 32 03
La Fabrique des Gestes
CoopérativeAssociative Arc-En-Ciel Théâtre
Libérons La Monnaie
 http://liberonslamonnaie.blogspot.fr/

Fait à Nantes, le 08/05/14