lundi 7 octobre 2013

Vers un monde solidaire avec Aimé Césaire




Vers un monde solidaire avec Aimé Césaire


Texte distribué aux spectateurs de la pièce
Aimé Césaire,
parole désenchaînée
salle Vasse à Nantes (3 et 4 octobre) 
 
Pour le centenaire de la naissance d'Aimé Césaire, ce spectacle met en lumière le combat du père de la négritude et révèle la portée historique et politique de ses écrits.
Huit ans après la mort d’Hitler, Aimé Césaire déclare :
«  La société capitaliste, à son stade actuel, est incapable de fonder un droit des gens, comme elle s'avère impuissante à fonder une morale individuelle. 
Au bout de l'humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler.»
Aujourd’hui encore, au bout de l’humanisme de façade des démocraties formelles du Nord, il y a les états policiers du Sud où cohabitent l’esclavage et le salariat. 
 
L’œuvre de Césaire est d’une brûlante actualité, quand on sait qu’aujourd’hui encore, le capitalisme se survit à lui-même dans l’articulation de ces deux servitudes.
Ainsi, grâce aux énormes profits réalisés sur les populations du Sud, le patronat accorde aux salariés du Nord des droits sociaux-économiques maintenant une « paix sociale » qui est encore sécurisante pour les familles des multimillionnaires planétaires qui résident à Londres, Paris, New-York, Berlin…
L’interaction des deux servitudes plongent ses racines dans l’histoire…N’oublions jamais que la restauration de l’esclavage, à la Renaissance, n’a été possible que par un endettement bancaire illégitime expropriant une foule de petits producteurs indépendants.
Devenus salariés par nécessité, certains se retrouvèrent matelots, sur des bateaux-négriers.
Sans ces équipages de dépossédés de la terre, jamais la bourgeoisie négrière n’aurait pris son essor, et jamais Césaire n’aurait cru bon d’écrire Cahier du retour au pays natal.
Cette pièce est une invitation à ce que, tous statuts confondus, nous participions au dépassement de ce système fondé sur l’enrichissement des uns par l’appauvrissement des autres.
Que nous participions au dépassement du luxe, cette esthétique de la domination, pour qu’advienne une esthétique de la vie libérée du profit.
« Ton cri, Aimé, se fera éveilleur de consciences, bousculeur de façons de penser, empreintes d’irresponsabilité, installées, enfouies au plus profond de nous-mêmes et que nous portons comme autant de façon de mourir  car il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée au coin de sa ferveur. »
« Pour que l’universel accouche d’une aire fraternelle de tous les souffles du monde, lit sans drain de toutes les eaux du monde, chair de la chair du monde, palpitant du mouvement même du monde. 
     Les extraits de textes d’Aimé Césaire de la pièce ont été puisés :
-dans sa poésie, Cahier du retour au pays natal, Noria, Ferrements, Corps perdu, Cadastre, Armes miraculeuses,
-dans son théâtre, Et les chiens se taisaient, une saison au Congo,
-dans son Discours sur le colonialisme,
-dans une lettre adressée à Maurice Thorez.
Pour la commémoration du 10 Mai, trois associations initient des projets œuvrant à une société où le travail non marchandisé nous fera émancipés.
La condition en est l’abolition combinée du salariat et de l’esclavage seule capable de briser la mécanique impitoyable du profit.
Au-delà de la Servitude
Libérons La Monnaie
La Fabrique des Gestes
CoopérativeAssociative Arc-En-Ciel Théâtre,