lundi 29 juillet 2013

Perruques enfarinées, paysans affamés

Perruques enfarinées, paysans affamés


"Il faut de la poudre à nos perruques; 
voilà pourquoi tant de pauvres n'ont point de pain."
Jean-Jacques Rousseau,
Discours sur les sciences et les arts

   Au XVIIIème siècle, nobles et bourgeois prennent l'habitude de blanchir les perruques avec de la farine de blé.
     Dans un salon spécialement aménagé, on  utilisait des robes de chambre  et on plaçait un cône de papier épais sur le visage. Les tonnes de farine ainsi utilisées pour le luxe, réduisent d'autant plus la consommation en pain, principal aliment des paysans de l'époque. 
    Rousseau s'en émeut, d'où cette phrase citée en exergue. En 1782, Sébastien Lemercier estime qu'au moins "dix mille infortunés" auraient pu être nourris tous les jours avec toutes ces quantités de farine.
   En France, la comtesse de Matignon payait à son coiffeur Baulard 24.000 livres par an pour lui faire un nouveau dessin de perruque chaque jour de la semaine.



Malgré les famines on continua de saupoudrer
les perruques de farine

                                                                                                            

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jeudi 18 juillet 2013

Pour Rousseau, le luxe est l'ennemi des peuples

Pour Rousseau, le luxe est l'ennemi des peuples



"Le luxe nourrit cent pauvres dans nos villes, 
et en fait périr cent mille dans nos campagnes"

"Le luxe peut être nécessaire pour donner du pain aux pauvres :
mais, s'il n'y avait point de luxe, il n'y aurait point de pauvres" 

"Le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre,
l'un par la possession l'autre par la convoitise ;
 il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ;
il ôte à l'Etat tous ses citoyens
pour les asservir les uns aux autres,
et tous à l'opinion"

"L'une des fonctions les plus importantes du gouvernement
est de prévenir l'extrême inégalité des fortunes"

"Le luxe est diamétralement opposé aux bonnes mœurs"

"Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent
et nuisibles  à ceux qui n’ont rien"
                     
Jean-Jacques Rousseau


dimanche 14 juillet 2013

Le luxe serait trop cher sans, le travail des salariés et les chômeurs

Le luxe serait trop cher 
sans, le travail des  salariés et les chômeurs 
                                                                 par Alain Vidal  
                                                            



 Sans le travail pour le profit, fourni gratuitement par les salariés pour les prédactionnaires, sans le chômage utilisé comme chantage pour forcer aux bas salaires, qui produirait les biens de luxe qui assurent le niveau de vie quotidien des grands patrons?
        Personne! 
     Ce ne sont tout de même pas les grands patrons qui vont coudre les robes de grande marque, ni fabriquer  les étoffes, et encore moins cultiver les vers à soie ou les champs de coton...


Au XVIII siècle, déjà,  dans  l’Esprit des Lois  Montesquieu déclarait:

 "Le sucre serait trop cher, 

si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves."

    
    Les patrons, pour exister en tant que tels, ont besoin de deux catégories de salariés:
-les salariés qui produisent le luxe, haute couture, yachts et jets privés etc..., chauffeurs, garde du corps, cuisiniers, secrétaires...
-les salariés qui produisent gratuitement les biens de consommation de masse pour les salariés du luxe (cette production correspondant à une partie du profit revenant au patron), et bien évidemment pour eux-mêmes (la partie des heures travaillées et  payées: le salaire). 
          C'est avec l'argent obtenu par la vente des produits fabriqués gratuitement par les salariés, que les patrons obtiennent leur revenu (le profit) avec lequel ils pourront entre autres acheter des produits de luxe à haute teneur en travail humain.
     A noter que les salariés du luxe ne consomment pas ce qu'ils produisent, ou qu'exceptionnellement, en se privant pendant des années pour une montre ou un sac de marque... 
     Par contre, Liliane Bettencourt, dépense chaque jour personnellement plus de 100000 €, l'équivalent des salaires de 100 salariés payés au smic!
     Dans l'industrie du luxe, le salaire moyen tourne autour de 1400€,  et je ne tiens pas compte du nombre grandissant de sous-traitants comme Vuitton, Givenchy, où les salaires tombent en chute libre par l'utilisation d'une main-d’œuvre roumaine ou chinoise....
    Si nous étions en démocratie économique, qui irait construire un yacht privé réservé à une minorité? Impensable, nous aurions tous un revenu d'existence aligné sur l'héritage d'inventions de savoirs et desavoir-faire, légués par les générations passées.
    Nous n'aurions pas de yachts privés mais des transports maritimes intelligents conçus dans le respect de l'environnement.
  L'héritage d'inventions et de technologies qui relève des biens immatériels, serait reconnu pour ce qu'il est: incommensurable, inéchangeable et non marchandable. [Voir l'article: Le marché de la connaissance n'existe pas http://liberonslamonnaie.blogspot.fr/2012/06/le-marche-de-la-connaissance nexiste.html]. 
    Les fruits de cet héritage bénéficieraient à tous les héritiers sans discrimination aucune.
  N'étant plus contraints par l'objectif du profit castrateurs, les chercheurs chercheraient  pour le seul intérêt général résultant des intérêts bien compris de chacun. 
  La même question peut se poser pour l'époque féodale ou pour les sociétés esclavagistes:
   sans le travail fourni gratuitement par les serfs ou par les esclaves, qui aurait produit les biens de luxe consommés au quotidien par les seigneurs où les propriétaires d'esclaves?
La réponse est la même : personne!
Ces sociétés, rien qu'avec les techniques utilisées à l'époque et grâce à l'augmentation des inventions générées par le travail libéré des grands prédateurs, ces sociétés auraient connu la prospérité pour tous.



samedi 13 juillet 2013

Temps dépensé pour le profit, temps perdu pour l’Ecole, l’Hôpital…


Temps dépensé pour le profit,
temps perdu pour l’Ecole, l’Hôpital…
                                                                          par Alain Vidal                                                                                      
du luxe des pyramides aux paquebots de luxe...

Quand on travaille pour le profit d'autrui, 
on dépense son temps aux dépens de l'intérêt général. 
     Le travail pour le profit rompt l'équilibre des sociétés humaines. Chaque heure,  chaque jour, gaspillés pour le profit d'autrui, c'est autant de temps perdu pour le  temps consacré  à la production de biens matériels et de services utiles à tous. 
     Temples, palais de l'Antiquité, châteaux de la Renaissance, hôtels particuliers parisiens, pyramides, mausolée, statues, ...depuis 7000 ans que les sociétés de profit existent, les dépenses somptuaires à la gloire d'un homme, d'une famille, d'un clan, d'une caste ou d'une classe, ont profondément pesé et continuent de peser sur le niveau de vie des populations.
       Un seul exemple, la pyramide de Khéops (construite sur 20 ans pour la postérité d'un seul homme) est constituée de 5 millions  de tonnes de pierres:
          le temps utilisé pour le transport des matériaux et pour la construction, multiplié par le nombre de pyramides, aurait  permis  et permettrait encore aux populations de l'Egypte de jouir d'habitations et d'un urbanisme d'une qualité sans commune mesure avec la réalité passée et présente.
      Depuis l'apparition de ce qu'on appelle les grandes civilisations, si  tout le temps  gaspillé dans des travaux de prestige, de représentation ostentatoire pour l'orgueil, avait été utilisé au bénéfice de l'intérêt général, le niveau de savoirs et de savoir-faire aurait été tel que l'utilisation des sciences et des techniques au service du bien commun aurait, depuis fort longtemps, généralisé la prospérité à l'échelle de toute la planète 
     Pour preuve, il y a environ 2000 ans, Héron d'Alexandrie avait découvert le principe de la machine à vapeur, mais pour les dominants, qu'importe de chercher à soulager la peine du peuple quand on dispose autoritairement  d'un nombre considérable de travailleurs réduits  à l'esclavage ou au salariat. 
     Sans oublier qu'un peuple instruit, un peuple prenant le temps de vivre, est un danger pour tous les aspirants dominants de la terre, pour tous ces pharaons,  seigneurs féodaux et  seigneurs du capital,  dont l'accès au  pouvoir repose autant sur l'ignorance que sur des croyances fausses instituées.
     Dépenses somptuaires, un pléonasme, quand on sait que somptueux  prend sa racine dans le mot grec signifiant dépense? Ce qui est somptuaire, ce n'est pas seulement ce qui, à une époque donnée, correspond aux canons esthétiques d'un groupe dominant, mais c'est aussi et surtout la hauteur de la somme de temps dépensé par un foule de travailleurs, pour la plus grande satisfaction d'une infime minorité de privilégiés autoproclamés. 
     Le problème n'est pas la dépense de temps qui fonde nos existences, puisqu'inéxorablement, de la naissance à la mort, chaque journée se traduit par une dépense de 24 heures.
  La vie n'est que dépense de temps, 
la question est de savoir comment dépenser notre temps:
          pour le profit d'une minorité, dans l'esclavage, le servage et le salariat, 
ou dans le travail libéré, 
quand les intérêts particuliers  se conjuguent à  l'intérêt général...
   Dépenser son temps pour l'intérêt général devrait être considéré comme une évidence, mais  l'idéologie dominante inverse tout,  on se scandalise du temps dépensé dans les services publics, mais on banalise le temps dépensé dans la construction d'un yacht ou d'un jet privé!
    On crie haro sur les dépenses de santé et on se veut compréhensif avec les enrichis...
   De l'extrême gauche à l'extrême droite, en passant par les partis capitalistes traditionnels (PS, UMP) et tous les syndicats confondus, on applaudit au maintien d'emplois salariés  pour  la construction d'un nouveau paquebot de luxe  aux chantiers navals de Saint-Nazaire: 10 millions d'heures de travail !
   Avec ces 10 millions d'heures de savoirs et de savoir-faire, avec toutes ces compétences autrement organisées...que de crèches, d'écoles, d'hôpitaux, de gares. auraient pu être construits! 
     Comme une insulte à l'intérêt général, ces sommes de temps si précieuses sont détournées, dévoyées afin d' assouvir une soif de  luxe inextinguible...
     Ce ne sont pas, d'emplois salariés dont nous avons besoin, mais de  travail libéré de la tutelle de prédateurs planétaires, les prédactionnaires. Un travail libéré, pour décider démocratiquement des productions, en fonction de besoins respectant la terre et les hommes.
     Depuis 7000 ans, par la force de l'épée ou par l'argent-dette, le profit est toujours et encore un immense détournement du temps des gens. Aujourd'hui, les riches ne se sont pas enrichis malgré la crise mais grâce à la crise, grâce à l'appauvrissement généralisé. Appauvrissement par l'augmentation du détournement du temps des salariés pour le profit.
    Les riches sont riches de ce fleuve de temps détourné. C'est le principe des vases communicants.  Avec ces profits mesurés par la monnaie, multimillionnaires et milliardaires se fournissent en   biens qui leur assurent le luxe au quotidien.
    Depuis 7000 ans, après l'invention de l'agriculture, puis avec l'industrie, la guerre fait rage entre dominants pour le contrôle du travail des producteurs. Selon les rapports de forces dominés-dominants conjugués aux nécessités du progrès technologique, la  pompe à profit s'appellera:
esclavage,
servage
 salariat

 Les riches de plus en plus riches, les pauvres toujours pauvres:
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20130711.OBS9198/les-riches-de-plus-en-plus-riches-les-pauvres-toujours-pauvres.html