mardi 11 juin 2013

Une croissance libératrice occultée ...



Une croissance libératrice occultée ...

Ancienne scie à débiter les arbres en planches
Croissance du remplacement des hommes:
 -par les machines-outils, depuis 200 ans,
-par des robots, depuis des dizaines d'années



















   Face à la montée du chômage, des revendications sociales tout azimuts, le gouvernement s'escrime dans la recherche des solutions...insolubles dans ce système économique, caduc et dépassé structurellement par son gigantisme.
Dans ce contexte, espérant la reprise d'une croissance aussi rébarbative qu'évanescente, comme sœur Anne... il ne voit rien venir !
Erreur de diagnostic et de remèdes
  Les chantres du plein-emploi rament à contre-courant de la révolution technologique, confondant croissance des profits financiers (moteur et finalité du capitalisme) avec la croissance du partage des richesses et du partage des tâches non réalisées par les robots.
   On constate donc la décroissance de l'emploi dans le monde du travail, ce qui renvoie à cette équation à valeur d'axiome :
Croissance de la productivité + croissance du chômage = croissance de la production
   En retard de deux révolutions, les chantres du plein-emploi et autres thuriféraires attardés, égarés, cherchant des solutions d'un passé révolu, peuvent se faire du mouron !
Historique d'une croissance
     Sans remonter à l'âge des moulins à vent, si le19e siècle a connu l'ère industrielle, le 20e siècle nous amène à l'âge de la cybernétique : des machines automatisées de plus en plus performantes, utilisées en tous domaines, remplaçant des masses de travailleurs (euses) devenant inutiles et non rentables pour la société du fric !
Nous sommes à l'ère des robots dont l'application a sonné le glas d'un système économique datant de l'ère de la rareté : celle où nos lointains ancêtres labouraient la terre avec leurs ongles! La vie, voire leur survie, était leur hantise !
   Les générations suivantes espéraient qu'avec le temps les choses évolueraient favorablement. De ce temps révolu à nos jours leurs vœux sont exaucés!
Produisant à des cadences jamais égalées, cette armée d'automates conduit à un changement de civilisation: celle où le changement de milieu conduit à un changement de comportement ! Hors de ce changement culturellement positif, l'humanité risque d'aller vers une impasse antédiluvienne dévastatrice !
Croissance technologique et décroissance salariale
    Un exemple non-exhaustif : autour des années 60, produisant du fer blanc laminé, l'usine J-J Carnaud de Basse-Indre (Loire atlantique) employait 3100 ouvriers produisant annuellement 180 000 tonnes de fer blanc laminé.
En 2012, la même usine (Arcelor-Mittal) produit 370 000 tonnes de même métal, avec un effectif de 500 salariés, et un métal de qualité supérieure.
   Compte-tenu de ces chiffres, force est de constater que le coefficient de la main d'œuvre salariale se divise par 6 pour un volume de production multiplié par 2 ! 
    Dans ces conditions et pour ces motifs, parler de croissance économique pour créer des emplois relève d'une impossibilité mathématique, sinon d'une imposture !
Mêmes causes = mêmes effets
   Puisque la croissance de productivité entraîne la décroissance de l'emploi, en activités socialement utiles, comme sus-dit, la croissance du plein-emploi relève d'une mission impossible : à moins de tout détruire ! « faire et défaire donne du travail disaient certains aïeux ».
     Avec 60 millions de morts et de destructions massives, le conflit 39-45 a donné du travail au survivant pendant quelques décennies dans le domaine de la reconstruction (les Trente glorieuses, pour qui ?).
   Aurait-on oublié ce lien de causalité ? La rareté et l'échange source du profit !
    De ce fait, l'humanité se trouve actuellement dans le même cas de figure c'est à dire: assurer la croissance d'un profit dévastateur ou le supprimer !
Conclusion
   Citant une réflexion d'un génial économiste et humaniste du nom de Jacques Duboin, promoteur et défenseur du concept économique distributif (économie des besoins) :
 « Dès qu'une nation a moins besoin de travailleurs pour produire, elle doit leur distribuer un pouvoir d'achat pour qu'il consomme ».
    De ce fait, le revenu d'existence (revenu social) prend toute sa valeur et sa légitimité sociale.
  A l'ère de la révolution technologique, changer les structures du système économique en question, implique de passer de l'économie capitaliste, engendrant désordre, violence, etc…à un système économique axé sur la justice sociale (économie distributive) assurant le « droit à la vie » à tout un chacun, dans la décence et la dignité.
    La croissance du bien-être ne prévaut-elle pas sur celle conduisant aux antipodes d'une civilisation conséquente ?
 Ne pas oublier qu'au fond de la boite de pandore se trouve «l'espérance»...l'espérance que la croissance des emplois des esclaves mécaniques, conduise l'humanité à une grande relève du labeur humain, par le partage des fruits, socialement et humainement utiles, d'un progrès libérateur !

 Ernest Barreau, militant du collectif Libérons la monnaie 
16, rue du Clos Grillé, 
44640 Le Pellerin


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1 commentaire:

Durand Michel a dit…

C'est en relisant mes notes que je retrouve vos articles et je décide de les citer sur mon blog "en manque d'Eglise". Vos réflexions alimentent ce que nous devrions accepter pour un changement profond de modes de vie. Je compare vos textes avec ceux de Baptiste Mylongo, Bernard Charbonneau Jacques Ellul...