vendredi 31 mai 2013

Quelle démocratie entre salariés et prédactionnaires?



Quelle démocratie entre salariés et prédactionnaires?





Qui imaginerait une société démocratique avec des esclaves et des maîtres? Personne!
Qui imaginerait une société démocratique avec des serfs et des seigneurs? 
Personne!
Qui imagine pensable une démocratie  avec des salariés et des prédactionnaires? Presque tout le monde!
Et pourtant le Code du Travail définit le salariat comme un rapport de subordination de l'employé envers le patron.
Au delà des différences de droits et de non-droits attachés aux statuts d'esclave, de serf  et de salarié, on constate un dénominateur commun: la subordination.
Et la subordination est en contradiction totale avec ce qui devrait fonder la démocratie: l'autonomie. L'autonomie, cet état qui consiste à décider en commun de l'utilisation des ressources, qui consiste  à décider du déversement des heures libérées par le progrès technologique, dans des activités de service, au bénéfice du seul intérêt général.
La démocratie, c'est une recherche au service de tous, dans la coopération reconnue, une recherche qui réduise toujours plus le temps consacré à la production des biens matériels nécessaires à la vie, pour développer des secteurs comme l'éducation, la santé, la culture, le sport, les loisirs...

Quelle démocratie entre  ours et  abeilles?
 Entre renards et  poules?
 Entre prédateurs et producteurs?
Quelle démocratie entre entre prédactionnaires et salariés?


jeudi 30 mai 2013

Un emploi pour tous...des patrons pour tous!

Un emploi pour tous... des patrons pour tous! 
Maurizio Lazzarato

      « Si un homme du XIXème siècle pouvait débarquer dans notre actualité, la première chose dont il s’étonnerait serait l’épuisement complet, l’assèchement radical, le tarissement de toute imagination politique ! Comment est-il possible qu’avec tant de possibilités technologiques, qu’avec autant de richesses matérielles et immatérielles accumulées, avec une telle diffusion de savoir-faire, avec un tel développement de la science, les syndicats et les partis politiques accouchent d’un vide d’action et de proposition ?
        Un militant de gauche serait tout simplement effaré par la proposition majoritaire de la gauche : « un emploi pour tous ».
     À ses oreilles éveillées par des débats autrement passionnés sur les mille manières d’abolir et de dépasser l’esclavage du travail salarié, ce mot d’ordre sonnerait comme celui d’une nouvelle servitude : nous voulons des patrons. » 
Maurizio Lazzarato 
Sociologue et philosophe italien
indépendant, résidant à Paris
FIche wikipedia de Maurizio Lazzarato

La bêtise, par Bertrand Russel


La bêtise
« Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres. »

Bertrand Russel

         « Ainsi que la plupart des gens de ma génération, j’ai été élevé selon le principe que l’oisiveté est mère de tous vices. Comme j’étais un enfant pétri de vertu, je croyais tout ce qu’on me disait, et je me suis ainsi doté d’une conscience qui m’a contraint à peiner au travail toute ma vie. 
       Cependant, si mes actions ont toujours été soumises à ma conscience, mes idées, en revanche, ont subi une révolution.
        En effet, j’en suis venu à penser que l’on travaille beaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu’il importe à présent de faire valoir dans les pays industrialisés un point de vue qui diffère radicalement des préceptes traditionnels.
        Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n’y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment. » 
Bertrand Russel
Mathématicien, logicien, philosophe,
Epistémologue, homme politique et moraliste britannique.
"Eloge de l’oisiveté" (Ed. Allia, Paris 2002)
Fiche  Wikipedia de Bertrand Russel

dimanche 12 mai 2013

La guerre sans déclaration



La guerre sans déclaration


Rêves en infrarouges :
 un télèguideur de drones raconte son parcours

ex-soldat, Brandon Bryant, 27 ans

un drone
    Un soldat Américain avait l’ambition de devenir le premier de son unité. 
Il y est parvenu et est devenu téléguideur de drones 
dans une unité spéciale de l’US Air Force, 
dans l’Etat du Nouveau Mexique. 
Depuis son poste de travail il a tué des dizaines de gens
 jusqu’au jour où il s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus continuer.

     Pendant plus de cinq ans, Brandon Bryant, a travaillé dans un bureau rectangulaire sans fenêtres, de la taille d’une baraque de chantier… L’air conditionné y maintenait une température constante de 17 degrés et la porte, par mesure de sécurité, ne pouvait pas s’ouvrir. Bryant et ses camarades étaient assis en face de 14 écrans d’ordinateurs et 4 claviers. Quand Bryant appuyait sur un bouton au Nouveau Mexique quelqu’un mourait à l’autre bout du monde.
     Un poste de téléguidage ronronne du bourdonnement des ordinateurs. C’est le cerveau d’un drone, le "cockpit", selon le jargon de l’US Air Force. Mais les pilotes ne volent pas, ils sont seulement assis devant les commandes.
      Bryant fut l’un d’entre eux et il se souvient avec précision d’un incident survenu quand un drone Predator faisait des huit dans le ciel au dessus de l’Afghanistan à plus de 10 000 kilomètres d’altitude. En bas, dans la ligne de mire, il y avait une maison au toit plat fait de terre, avec un abri pour garder les chèvres. Quand Bryant a reçu l’ordre de tirer, il a pressé de la main gauche sur un bouton et visé le toit. L’homme qui était assis à côté a alors appuyé sur la gachette d’un levier de commande et le Predator a lancé un missile Hellfire. Il restait 16 secondes avant l’impact.
"Ces instants se déroulaient comme au ralenti", dit-il maintenant.
     Les images qui apparaissent sur son écran, avec un décalage de deux à cinq secondes sont émises par un satellite auquel elles sont transmises par une caméra infrarouge qui est connectée au drone, .
     Il restait cinq secondes et il n’y avait personne en vue à terre. A ce moment Bryant aurait encore pu dévier la trajectoire du missile. Plus que trois secondes. Bryant s’est senti obligé de regarder chaque pixel de son écran. Soudain, dit-il, il a vu un enfant qui tournait le coin.
      La seconde zéro a été l’instant où le monde numérique de Bryant a recontré la réalité dans un village entre Baghlan et Mazari Sharif.
Bryant a vu un éclair sur l’écran : c’était l’explosion. Une partie de l’édifice est tombé.      L’enfant avait disparu. Il a senti un malaise à l’estomac.
"On vient de tuer un enfant ?", demanda-t-il à celui qui était à côté de lui.
"Yeah, je pense que c’était un enfant." lui répondit-il.
"C’était un enfant ?", écrivirent-ils sur la messagerie instantanée qui était à l’écran
      Alors, une personne qu’ils ne connaissaient pas leur répondit. C’était quelqu’un qui était assis dans un centre de commandement militaire quelque part dans le monde et qui avait suivi leur attaque. "Non, c’était un chien." , a-t-il écrit.
        Ils repassèrent la scène en vidéo.
        Un chien avec deux jambes ?
                                                              ...Suite: